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Matrimoine du 13e

Mise à jour le 07/03/2022
Retrouvez sur cette page le travail coopératif des habitantes et habitants du 13e pour retrouver, découvrir et mettre en valeur la mémoire des créatrices du passé et de la transmission de leurs œuvres.

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Les contributions publiées ci-dessous restent sous la responsabilité de leurs auteurs.

Laure Albin Guillot / 1879 - 1962

Portrait de Laure Albin Guillot
Crédit photo : Laure Albin Guillot / BHVP / Roger-Viollet
Jardin Laure Albin Guillot, 18 rue Paul Bourget

(Cette contribution s'appuie librement sur le catalogue de l'exposition Laure Albin Guillot, l’enjeu classique, au Jeu de Paume en 2013)

Classique, technicienne, pionnière, audacieuse, ce sont des épithètes qui décrivent très bien la personnalité de la photographe Laure Albin Guillot, qui est née à Paris en 1879, et qui est décédée à la Maison nationale des artistes de Nogent-sur-Marne, à l’âge de 83 ans.
Classique, c’est ainsi qu’apparaissent nombre des travaux de la photographe, ses paysages, ses natures mortes, ou bien encore ses portraits, comme ceux de Jacques Emile Ruhlmann, de Jules Leleu, et d’autres artisans d’art, présentés en 1925 à l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes.
Technicienne, voilà un qualificatif parfait pour Laure Albin Guillot qui maîtrisait toutes les subtilités de l’art qu’elle pratiquait, comme on le voit dans les photographies publiées en 1931 dans l’ouvrage « Microphotographie décorative », des images de préparations pour microscope auxquelles s’intéressait le Dr Albin Guillot, son époux, décédé en 1929.
Pionnière, la photographe l’était à coup sûr, en étant en avance sur son temps en mettant la photographie au service de la mode et de la publicité, et en publiant, en 1931, un ouvrage sur ce sujet, « Photographie publicitaire » ; pionnière, elle l’était aussi en participant à un projet précurseur de collecte d’œuvres filmées, devenant, en 1933, directrice de la Cinémathèque nationale.
Audacieuse, Laure Albin Guillot l’était assurément avec certains de ses travaux photographiques, avec des nus masculins par exemple, ou encore avec les nus féminins publiés en 1946, accompagnés d’un texte de Montherlant, dans l’ouvrage « La Déesse Cypris ». Cette photographe est une personnalité importante du « 8ème art », et elle nous a laissé des réflexions sur son travail d’artiste, comme celle-ci : « Ombre et lumière : la beauté expressive de l’image est enfermée dans ces deux mots ».

Jeanne d'Arc / 1412 - 1431

Statut de Jeanne d'Arc dans le 13e
Crédit photo : MA13
La statue de Jeanne d'Arc, angle boulevard Saint-Marcel / 180 rue Jeanne d'Arc

Jeanne d’Arc est née vers 1412 à Domremy. Cette jeune fille d’origine paysanne affirme qu’elle a reçu pour mission de délivrer la France de l’occupation anglaise. Au début du XVe siècle elle parvient à rencontrer le roi Charles VII puis à conduire victorieusement les troupes françaises contre les armées anglaises. Elle a levé le siège d’Orléans et conduit le sacre du roi à Reims. Elle a contribué à inverser le cours de la guerre de cent ans.

Capturée, elle fût vendue aux anglais. Après un procès en hérésie elle est condamné à être brûlée vive. La pucelle d’Orléans est morte sur le bûcher le 30 mai 1431 à Orléans.

Jeanne d'Arc, née vers 1412 à Domrémy, village du duché de Bar, et morte sur le bûcher le 30 mai 1431 à Rouen, capitale du duché de Normandie alors possession anglaise, est une héroïne de l'histoire de France, chef de guerre et sainte de l'Église catholique, surnommée depuis le XVIᵉ siècle « la Pucelle d'Orléans ».

Hélène Brion / 1882 - 1962

portrait d'Hélène Brion
Carte postale, Les femmes dans la mêlée. Hélène Brion, institutrice (détail)
Crédit photo : Ville de Paris / Bibliothèque Marguerite Durand
Rue Hélène Brion

Institutrice, syndicaliste CGT, pacifiste, Hélène Brion est une personnalité de premier plan dans le mouvement ouvrier parisien. Elle milite dans le mouvement féministe et participe à la création du Parti Communiste à Tours en se déclarant « féministe pour le communisme ».

Celle que l’on surnomme la « fille spirituelle de Jaurès » se dresse contre « l’organisation de cette société masculiniste si étrangement construite ». Elle fait partie des féministes qui ont refusé la guerre de 1914. En mars 1918, elle est inculpée de « traîtrise » et de « défaitisme » à cause de son pacifisme, elle est emprisonnée et traduite devant le Conseil de Guerre pour avoir diffusé des brochures pacifistes.

Elle est révoquée de l’enseignement jusqu’en 1925 et rédige L’encyclopédie féministe conservée à la bibliothèque Marguerite Durand.

Hélène Brion est l’une des leaders féministes les plus actives de son époque, avec Louise Saumoneau, Hubertine Auclert et Madeleine Pelletier.

Marguerite Durand / 1864 - 1936

Crédit photo : © BNF / Copyright : domaine public

Ancienne comédienne devenue journaliste et féministe, Marguerite Durand (1864-1936) a fondé en 1897 le quotidien La Fronde, exclusivement rédigé et géré par des femmes. Grande figure du féminisme de son temps, elle collecta et conserva documents et archives relatifs à l’histoire des femmes et au féminisme.

Sophie Germain / 1776 - 1831

Crédit photo : © DJF/JOC/EFR
Nom donné à une Salle du Lycée Galilée, 28 Rue Patay

Née à Paris le 1er avril 1776. Durant son enfance elle s'adonne à la lecture des livres de mathématiques, sciences et philosophie figurant dans la bibliothèque de son père jusque-là réservée aux garçons. Dès 13 ans les écrits de d'Alembert et Denis Diderot retiennent tout son intérêt. De plus à 17ans, confinée à la maison (et oui elle aussi!) par La Terreur elle se livre avec bonheur à l'étude approfondie en solo. C'est donc toujours en autodidacte avide de savoirs qu'elle fit sa culture scientifique dans une France qui réservait alors tout cela aux hommes. Elle apprit de même le Latin et le Grec.

C'est ainsi que plus tard elle put communiquer dans la langue des savants de l'époque, le latin avec les plus grands mathématiciens, scientifiques et philosophes.

Pour cela elle eut recours à un subterfuge, elle utilisa un nom bien masculin comme il se doit : Antoine-Auguste Leblanc pour signer ses correspondances afin d'être lue par ces Messieurs (Gauss, Lagrange…) qui bien que très intelligents n'auraient prêté aucune attention à des écrits féminins prétendument scientifiques. Que voulez-vous l'intelligence à tout de même ses limites …

Le grand Lagrange découvrant la supercherie s'est dit lui-même impressionné par tant de rigueur scientifique dans ces écrits.

Elle meurt à Paris d'un cancer bien féminin celui-là et sur son certificat de décès on écrira : "Rentière" pour qualifier sa riche œuvre en ce monde car voyez-vous "ce ne sont pas des affaires de femmes " ces choses-là !
Sophie Germain se sera distinguée avant tout par son refus d'accepter les limites imposées à son sexe, par sa grande curiosité intellectuelle et sa rigueur scientifique.

Elle reste connue en tant que mathématicienne, physicienne et philosophe notamment pour ses écrits sur la déformation des surfaces élastiques et un théorème d'arithmétique qui porte son nom.

Florence Blumenthal / 1873 - 1930

Portrait de Florence Blumenthal
Crédit photo : Ville de Paris / Bibliothèque Marguerite Durand
Square Florence Blumenthal, 91-95 Rue du Château des Rentiers

Florence Blumenthal crée en 1919 la Fondation américaine Blumenthal pour la pensée et l’art français. Cette fondation a pour objectif de découvrir et de promouvoir outre-Atlantique de jeunes artistes français.

De 1919 à 1954 la Fondation récompensera de nombreux créateurs. Des peintres, des sculpteurs, des décorateurs, des graveurs, des écrivains, des musiciens, tel le sculpteur Paul Belmondo, le peintre Emile Bouneau, le graveur Robert Cami, la créatrice de tissus Paule Marrot, les écrivains Marcel Aymé et Maurice Genevois.

Maïté Mathieu / 1928 - 2021

Rue d'Italie

Maïté Mathieu a toujours habité le 13e arrondissement : de la place de Rungis à la rue Boussaingault, puis au 6 bis rue d’Italie de 1970 jusqu’à son décès le 16 février 2021. Militante féministe avant l’heure, elle s’est aussi impliquée dans la défense des consommateurs et de l’habitat social pour les plus démunis. Son caractère affirmé lui a permis de résister lorsqu’elle pensait avoir raison, même si c’était seule contre tous.

Elle adhère au PSU (Parti socialiste unifié) puis au PS. Catholique de gauche, elle participe à la création de l’Institut national de la consommation ainsi que de 50 millions de consommateurs. Elle participe aussi à la Commission « Dubedout » concernant l’habitat social et le développement urbain non maîtrisé.

Élue au Conseil municipal de Paris 13e, elle présida l’association Hubert Beuve-Méry, fondateur du journal Le Monde.

Lucie Aubrac / 1912 - 2007

Portrait de Lucie Aubrac
Crédit photo : NC
16 rue de la Glacière

Lucie Aubrac a vécu au 16 rue de la Glacière de 1977 à 2007, année de son décès. Elle est surtout connue pour avoir été une grande résistante, aux côtés de son époux Raymond (1914-2012). Le nom « Aubrac » est un pseudonyme, choisi par ce couple de résistants.

Parmi ses nombreuses actions, elle a notamment fait évader son mari ainsi que treize autres résistants, prisonniers de la gestapo, de la prison Montluc à Lyon. Elle fut aussi toute sa vie une femme engagée : association pacifiste, Jeunesses communistes, Ligue des droits de l’Homme. Ce qu’elle voulait, c’est « résister à l’oppression, résister à l’injustice et rechercher la liberté ».

Maud Kwasniewski / 1949 - 2013

19 rue de Croulebarbe

Photographe, plasticienne, créatrice de bijoux et de photos brodées, technique originale dont elle fut l’auteure et qu’elle a partagée dans un ouvrage publié en 2003, Maud Kwasniewski a été très investie dans la vie artistique et associative du quartier.

En tant que vice-présidente de l’Association « Les Lézarts de la Bièvre », elle a participé activement à la construction des actions artistiques de l’association et, dans ce cadre, elle a œuvré à la promotion du Street Art dont plusieurs fresques, d’artistes aujourd’hui très connus, ont vu le jour.

Dotée d’une forte personnalité et d’une grande générosité, son passage au 19 rue Croulebarbe, où elle habitait, ne s’efface pas dans la mémoire de ceux qui furent ses voisins.

A l’initiative de Maud Kwasniewski, une fresque murale « La Fille au parapluie » a été réalisée en 2013 par l’artiste SETH au 2 rue Émile Deslandres. L’inauguration de cette fresque le 7 juin 2013 a été l’occasion de rendre hommage à Maud disparue dans l’année et qui habitait non loin de là.

Clara Malraux / 1897 - 1982

Portrait de Clara Malraux
Crédit photo : NC
Square Albin-Cachot

Immortalisé par Belle de jour, le film de Bunuel, le square Albin-Cachot, voie privée située au 141 rue Léon-Maurice-Nordmann, a vu défiler de nombreux hôtes célèbres, dont Clara Malraux.

Clara Goldschmidt est née à Paris. Issue d’une famille juive-allemande aisée, elle fait très vite partie de l’avant-garde intellectuelle. Entrée en 1920 comme traductrice à la revue Action, elle épouse l’année suivante André Malraux. Il la ruine, la trompe, l’entraîne dans les aventures cambodgiennes peu glorieuses que l’on sait, mais un compagnonnage libertaire perdure entre eux jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Femme libre et engagée, résistante, clandestine, fuyant continuellement les Allemands en compagnie de sa fille Florence, voyageuse frénétique, journaliste, traductrice, écrivaine, pacifiste, toujours sur la brèche - à soixante-dix ans, en Mai 68, elle milite encore aux côtés des étudiants de Nanterre - elle incarne le XXe siècle.

Maria Deraisme / 1828 - 1897

Portrait de Maria Deraisme
Crédit photo : NC
5 rue Jules Breton

Maria Deraisme est une féministe, oratrice, libre-penseuse, anticléricale et femme de lettres.

Elle a été à l’origine de la création de l’Ordre maçonnique mixte international de « Droit Humain » où elle revendique le droit des femmes et la laïcité. Elle a également organisé, en 1878, le Congrès international du droit des femmes autour des thèmes : histoire, éducation, économie, morale et législation.

Le siège du Droit Humain International est situé au 5 rue Jules Breton, à Paris 13e. On peut y lire, gravée sur le fronton, cette maxime : « Dans l'humanité, la femme a les mêmes devoirs que l'homme, elle doit avoir les mêmes droits dans la famille et dans la société ».

Marie Curie / 1867 - 1934

Portrait de Marie Curie
Crédit photo : Henri Manuel / Bibliothèque Marguerite Durand /
24 rue de la Glacière

C’est au moment de son mariage avec Pierre, en 1895, que Marie Curie s’installe dans un petit appartement, au 24 rue de la Glacière. Et c’est là que naît sa première fille, Irène. En 1898, le couple découvre le radium dans un atelier rudimentaire, à l’ESPCI. Ils en déduisent les propriétés de la radioactivité. Puis les époux quittent le 24 rue de la Glacière pour s’installer dans un pavillon au 108 boulevard Kellermann, toujours dans le 13e arrondissement !

Lors de la Première Guerre mondiale, avec l’aide de la Croix rouge, Marie participe à la conception de dix-huit « ambulances radiologiques » surnommées les « petites Curies ». Elles permettent de prendre des radiographies des blessés qui se révéleront très utiles pour localiser l’emplacement des balles ou des éclats d’obus avant toute opération chirurgicale.

Marie Curie est la première personne à avoir obtenu deux Prix Nobel : en 1903, le Prix Nobel de physique qu’elle partage avec Pierre pour leurs travaux sur le radium et, en 1911, le Prix Nobel de chimie.

Camille Claudel / 1864 - 1943

Portrait de Camille Claudel
Crédit photo : César, Camille Claudel vers 1884 © Musée Rodin
31 boulevard de Port-Royal, 68 et 113 boulevard Auguste Blanqui

Lorsque Camille Claudel s’installa en 1886 avec sa famille au 6e étage du 31 boulevard de Port-Royal, puis qu’elle prit un peu d’indépendance au 113 boulevard Blanqui en 1888, elle vivait alors une passion artistique et amoureuse intense avec le sculpteur Rodin. Celui-ci loua au 68 boulevard Blanqui, la Folie Neubourg, aujourd’hui disparue, qui fut l’atelier de leur amour destructeur.

Au 31 boulevard de Port-Royal, il y avait aussi Paul Claudel, le poète, le diplomate, l’académicien, le petit frère dont Camille façonna tant de portraits et qui participa à l’envoyer en asile psychiatrique, sitôt le père protecteur inhumé.

Elle se sentie alors abandonnée par sa famille dans son naufrage mental. Et malgré les demandes de libération de ses admirateurs et de Rodin lui-même, elle resta internée les trente dernières années de sa vie durant lesquelles elle ne sculpta plus. Camille Claudel fut emportée le 19 octobre 1943, par la malnutrition qui sévissait alors durement dans les asiles français sous l’Occupation.

Le 8 mars 2021 une plaque rendant hommage à Camille Claudel a été dévoilée au 113 bd Auguste Blanqui en présence de Jérôme Coumet Maire du 13e, Laurence Patrice Adjointe à la Maire de Paris en charge de la mémoire et du monde combattant et Maud Sirois Belle présidente de la Société d’histoire et d’archéologie du 13e.

Alice Sapritch / 1916 - 1990

Portrait d'Alice Sapritch
Crédit photo : Photo (C) Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / Studio Harcourt
Square Albin-Cachot

Alice Sapritch a habité le square Albin-Cachot, 141 rue Léon-Maurice-Nordmann, dans le quartier Croulebarbe où elle avait un atelier de couture.

Cette actrice de théâtre et de cinéma est née dans une famille arménienne à Ortaköy (Turquie). À six ans, elle va vivre chez sa grand-mère à Bruxelles, avant de s’installer seule à Paris où elle commence par être modèle pour peintres, à l’âge de seize ans. Elle s’inscrit ensuite au Cours Simon puis entre au Conservatoire où elle reçoit en 1941 un second accessit de tragédie. Son premier rôle sera celui de la reine Gertrude dans Hamlet.

Elle fréquente pendant la guerre Robert Brasillach, l'écrivain d'extrême droite qui sera fusillé en 1945 pour intelligence avec l'ennemi.

Après la guerre, elle rencontre Guillaume Hanoteau et l’épouse en 1950. Cette date marque ses débuts au cinéma. Elle écrira également des ouvrages autobiographiques et un roman en 1973. Chanteuse, elle enregistre un album en 1975 et un 45 tour en 1986.

Elle meurt le 24 mars 1990 à Paris.

Louise Michel / 1830-1905

portrait de Louise Michel
Crédit photo : © J.M.Lopez (photographe) / Bibliothèque Marguerite Durand

Louise Michel, institutrice et militante libertaire, est une figure majeure de la Commune de Paris, dont plusieurs combats se sont déroulés dans le 13e arrondissement. Elle a adhéré aux idées d’Auguste Blanqui et participé à la défense des canons de la Garde nationale à Montmartre.

Condamnée à la déportation en Nouvelle Calédonie, elle rentre en France en 1880 où elle continue à militer et à manifester en faveur des prolétaires. Elle sera emprisonnée à plusieurs reprises.

Jacqueline Lang / 1915 - 2012

44 boulevard Arago

Le 7 mai 1942, Jacqueline Lang qui habitait avec sa famille au 2e étage du 44 boulevard Arago, assista impuissante à l’arrestation par deux miliciens de son mari, André, et de son beau-père. Ils furent tous deux déportés à Auschwitz d’où ils ne revinrent jamais. Jacqueline, sa belle-mère et ses deux filles, restées boulevard Arago dans l’attente du retour de leurs hommes, échappèrent de justesse à une arrestation, prévenues par André alors détenu à Drancy. Elles trouvèrent refuge au square de Port-Royal grâce au courage de voisins qui purent les cacher.

En 1943, une nouvelle fois prévenue par son mari d’une rafle aux ateliers de fourrure Révillon où elle travaillait, Jacqueline parvint à se sauver, ainsi qu’à sauver l’une de ses camarades de labeur.

En juillet 1943, elle réussit à faire passer ses filles, et plus tard elle-même, de l’autre côté de l’ancienne ligne de démarcation, puis à se mettre à l’abri dans une maison en Dordogne. En juin 1944, se pensant enfin en sécurité, Jacqueline vit passer de très près la terrifiante division Das Reich qui procéda à la destruction d’un hameau voisin.

Après la guerre, Jacqueline et ses filles revinrent habiter le quartier Croulebarbe. Puis Jacqueline put récupérer et restaurer la maison de Dordogne, si précieuse, qui aujourd’hui encore, accueille et abrite sa famille.

Christiane Rochefort / 1917-1998

Christian Rochefort lors d'une manifestation à Paris
Crédit photo : Ville de Paris / Bibliothèque Marguerite Durand
70 rue du Château des rentiers

Deux fois lauréates de prix littéraires prestigieux : Prix de la nouvelle vague en 1958, Prix Médicis en 1988.

Écrivant toujours pour la liberté, l’insolence et l’utopie, elle élabore une œuvre composite écrivant une série de romans novateurs par leur ton corrosif, iconoclaste, inventif et humoristique.

C’est à 41 ans que se situe le véritable début de sa carrière littéraire avec le roman « Le repos du guerrier » dont Roger Vadim fit un succès au cinéma en 1962 avec Brigitte Bardot et Robert Hossein.

En septembre 1960 elle signe le manifeste de 121, titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie ». Très engagée contre toutes les oppressions, elle participe activement au premier MLF et, en 1971, contribue avec Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi, Jean Rostand et quelques autres à créer le mouvement féministe « Choisir la cause des femmes ».

Elle habitait au 70 rue du Château des Rentiers

Federica Monsteny Mañé / 1905 – 1994

Portrait de Frederica Monsteny Mañé
Crédit photo : NC
Jardin Federica Monsteny, 2 place Louis Amstrong

Le Jardin Federica Monsteny est un petit jardin joliment fleuri et situé au 2 place Louis Amstrong.
Federica Monsteny Mañé était une femme espagnole. Elle est née à Madrid le 12/02/1905 et est morte à Toulouse le 14/01/1994.

Écrivaine, militante anarchiste et syndicale, très engagée pour la cause des femmes, elle a participé à l'évolution de la condition féminine en Espagne.

Elle est devenue Ministre de la Santé et des Affaires Sociales en 1936-1937 sous la Seconde République Espagnole. Elle devient d'ailleurs la première femme ministre d'Europe.

Elle a instauré des lieux d'accueil pour les orphelins, des cantines pour les femmes enceintes, des maisons de reconversion pour les prostituées et elle a rédigé le premier projet de loi en faveur de l'avortement.

Fuyant le franquisme, elle s'est réfugié en France en 1939. Elle a continué son combat pour la liberté, l'égalité et la dignité jusqu'à sa mort.

Madeleine Pelletier / 1874 – 1939

Portrait de Madeleine Pelletier
Crédit photo : Domaine Public
Passage Madeleine Pelletier (Quartier Paris Rive Gauche, il relie le boulevard du Général Jean-Simon, au nord, à la rue Jean-Baptiste Berlier)

Médecin, militante suffragiste et auteure.

Première femme psychiatre interne des hôpitaux de Paris, elle milite dans les mouvements socialiste, anarchiste et communiste. De 1907 à 1914 elle édite la revue La Suffragiste, en faveur de la lutte pour le vote des femmes.

Dans les années 20, Madeleine Pelletier lutte pour la liberté de contraception et d’avortement avec les néomalthusiens. Pour elle, la femme doit être libre de choisir son destin : Elle est individu avant d’être sexe.

Madeleine Pelletier est l’une des rares femmes déléguées syndicales du début du siècle, mais particulièrement âpre à défendre la cause des femmes. 
Pour elle féminisme et syndicalisme sont étroitement liés :

« En même temps qu’elles doivent s’affranchir en tant que classe, il est absolument indispensable [que les femmes] s’affranchissent en tant que sexe. […] Parce qu’on ne veut pas faire sortir la femme du cercle étroit de la famille, elle devient un organe inconscient de sa réaction. »

Candidate aux élections législatives de 1910 à Paris. Madeleine Pelletier est l’une des leaders féministes les plus actives de son époque.

La manière dont elle s’habille reflète également ses idées : elle a coupé ses cheveux et s’habille comme un homme : « Je montrerai les miens [de seins] dès que les hommes commenceront à s’habiller avec une sorte de pantalon qui montre leur … » dit-elle. Elle a également décidé de ne pas avoir de rapports sexuels. Ces actions ont été perçues comme un attentat porté contre l’identité sexuelle.

Accusée d'avoir pratiqué des avortements, Madeleine Pelletier est internée en asile psychiatrique où elle meurt en 1939.

Sources

Marguerite de Provence / 1221 - 1295

Portrait de Marguerite de Provence
Crédit photo : NC
Ruines du Couvent des Cordelières, 8 rue Julienne

Le Couvent des Cordelières a été fondé en 1270 à la demande de Marguerite de Provence, veuve de Saint Louis, pour y accueillir leur fille Blanche.

Marguerite de Provence, née en 1221 et morte en 1295, a reçu une éducation poussée, et a beaucoup voyagé depuis son enfance. Elle épouse son lointain cousin le roi Louis IX alors qu’elle n’a que 13 ans. Après six ans de mariage et plusieurs fausses couches, 11 enfants naissent dont trois en Égypte durant la croisade de 1248 à laquelle Marguerite participe avec son mari. Après la mort de celui-ci, Marguerite fait édifier le Couvent des Cordelières.

Les bâtiments s’étendent sur 8 hectares, en bord de Bièvre. Les clarisses sont très importantes dans le développement agricole et proto-industriel du quartier et les abbesses sont des figures majeures de la vie locale. On a retrouvé les vestiges du réfectoire gothique, qui sont relevés et visibles aujourd’hui et qui permettent un peu d’imaginer la vie dans ce couvent de femmes, alors en pleine campagne. A la Révolution, le couvent est vendu comme bien national et transformé en hôpital. Ces ruines évoquent le pouvoir des religieuses dans le Paris médiéval et moderne, et leur présence forte dans le 13e jusqu’au 19e siècle inclus.

Simone de Beauvoir / 1908 - 1986

Crédit photo : Mairie du 13e
Passerelle Simone de Beauvoir

Simone de Beauvoir est née en 1908 à Paris. Elle a suivi des études de lettres puis a passé le concours de l’agrégation de philosophie en 1929. Elle y est reçue deuxième, juste derrière Jean-Paul Sartre rencontré l’année précédente à la Sorbonne. Simone de Beauvoir enseigne quelques années puis se fait connaître en 1949 avec la publication de son essai féministe et existentialiste Le Deuxième Sexe. Son œuvre alterne ainsi essais, romans (dont Les Mandarins publié en 1954 et couronné par le Prix Goncourt), et récits autobiographiques (comme Mémoires d’une jeune fille rangée en 1958, La Force des choses en 1963 jusqu’à La cérémonie des adieux en 1981). Elle participe également aux côtés de Jean-Paul Sartre à la création de la revue existentialiste Les temps modernes en 1945. Considérée par les mouvements féministes comme une pionnière de la libération de la femme, toute sa vie a été la démonstration que l'on peut être une femme et mener une existence indépendante et libre. Ainsi sa relation avec Jean-Paul Sartre en est l’illustration car si elle répond à "un amour nécessaire", elle n’y est pas réduite, Sartre comme Beauvoir prônaient en effet des "relations contingentes". Leur histoire légendaire a duré jusqu’à la mort de Sartre en 1980. Six ans plus tard, Simone de Beauvoir décède et est enterrée dans la même tombe que son compagnon de route, dans le cimetière de Montparnasse.

Source France Culture

Louise Bourgeois / 1911 - 2010

Crédit photo : Emmanuel Nguyen Ngoc
École Louise Bourgeois - 19 Rue Louise Bourgeois

Née en France en 1911, Louise Bourgeois s'établit à New York en 1938 et ne fut reconnue que fort tardivement, à 71 ans, lors de la première rétrospective organisée pour une artiste femme au Musée d'Art Moderne de New York en 1982, avant d'être célébrée comme une des figures majeures de la scène contemporaine.

Artiste hautement singulière, elle avait croisé les mouvements artistiques de son temps sans se laisser embrigader, «ratiboiser» disait-elle, conservant une liberté totale, réalisant une œuvre unique structurée par ses émotions qu'elle recréait et exorcisait dans de multiples métamorphoses de formes et de matériaux.

Source France Culture

Marie Lannelongue / 1836 - 1906

Crédit photo : NC
Plaque commémorative - 127 rue de Tolbiac

«La Ligue Fraternelle des Enfants de France a construit ici en 1908 le premier dispensaire hôpital pour enfants dénommé Marie LANNELONGUE, et en 1946 le premier centre d'hygiène scolaire du 13ème arrondissement. En 1954, l'hôpital devient le centre européen de cardiopathie infantile ; on y réalise la première opération de la maladie bleue, la première intervention à cœur ouvert, la première opération à cœur arrêté. L'hôpital est maintenant installé au Plessis-Robinson.»

«La vie privée de Marie Lannelongue est celle d’une femme, qui est née en 1836, à Rouen, dans une famille très fortunée ; cette femme a eu, dès qu’elle est devenue une adulte, une autre vie, une vie publique en quelque sorte, en s’engageant dans des actions, qu’elle va financer, au bénéfice de catégories sociales peu favorisées ; elle est ainsi présente, en 1870, auprès de soldats blessés qu’elle accueille, à Paris, dans sa résidence privée ; elle fait, à cette occasion, la connaissance du chirurgien Odilon Lannelongue, qu’elle va épouser.

Dans les années 1860, Marie Lannelongue crée des écoles gratuites pour filles, dans deux communes de la Haute-Garonne, d’où est originaire Pierre de Rémusat, son premier époux, qui décède en 1862. Dans les années précédant la Grande Guerre, Marie Lannelongue, secondée par son deuxième époux, le Docteur Lannelongue, finance un projet de dispensaire et d’hôpital pour enfants, dont le bâtiment se trouvera, jusqu’à sa démolition, au cœur du 13ème arrondissement, avec ses deux extrémités donnant sur le 108, avenue d’Ivry, et sur le 127, rue de Tolbiac ; c’est en 1908, deux ans après le décès de Marie Lannelongue, qu’est inauguré l’hôpital qui porte son nom ; cet hôpital, qui se trouve au Plessis-Robinson depuis 1977, deviendra, à partir des années 1950, un centre pionnier pour la chirurgie cardio-thoracique pour enfants ; dans cet hôpital, vont être effectuées des interventions de chirurgie cardiaque pédiatrique, comme des opérations de la « maladie bleue », qui vont sauver de nombreux enfants.

La figure de philanthrope de Marie Lannelongue est très intéressante à double titre ; d’une part, ce qu’elle fait, en consacrant une partie de sa fortune à des projets aidant les moins favorisés, c’est ce que font, autour de 1900, quelques hommes, détenteurs de grandes fortunes, aux USA par exemple, et on peut noter que, avec Marie Lannelongue, c’est une femme qui s’engage dans des projets philanthropiques ; d’autre part, son engagement dans la création d’un dispensaire pour enfants, dans le 13ème arrondissement, rue de Tolbiac, en association avec La Ligue Fraternelle des Enfants de France, se révèlera être une initiative pionnière.»

Sources : site internet de l’Hôpital Marie Lannelongue (Historique)et wikipedia

Marie Génin / 1859 - 1947

Hôpital-école de secours aux blessés militaire vers 1908 (Hôpital des Peuplier)
Crédit photo : N.C.
Hôpital des Peupliers, 8 place de l'Abbé-Georges-Hénocque

Hôpital des Peupliers actuel, fondé comme « Hôpital de la Croix Rouge » par Marie Génin en 1908, hôpital-école des élèves infirmières de la Société de secours aux blessés militaire future Croix Rouge.

Née en 1859, Marie Génin est restée pendant 45 ans à la tête de l’hôpital-école des Peupliers, où elle forme des infirmières ; pendant la Première guerre mondiale, l’hôpital reçoit plus de 2500 blessés. Elle joue un grand rôle dans la féminisation des soins, et dans la mixité au sein de la Croix-Rouge française. Elle reçoit de multiples distinctions jusqu’à sa mort en 1947.

Yvonne Chevallier / 1921 - 1944

Plaque commémorative - 16, rue Vandrezanne

Yvonne Chevallier, ce nom que l’on lit sur une plaque posée sur le mur d’une haute tour, au 16, rue Vandrezanne, dans le 13ème arrondissement, ce nom est accompagné sur cette plaque, de la date du 20 août 1944, une date qui est associée avec les violences meurtrières auxquelles se sont livrés les soldats allemands, à Paris, en août 1944, à l’encontre de la population parisienne.

Cette date, celle du dimanche 20 août 1944, est le 2ème jour de la semaine qui a connu les évènements de l’insurrection parisienne ; ces évènements débutent le 19 août, quand les mouvements de la Résistance donnent un ordre d’insurrection aux Parisiens, pour qu’ils combattent, par les armes, les soldats allemands de l’armée d’occupation.

Dans cette période de la Libération de Paris, il y aura, dans les rangs des troupes régulières et des mouvements de la Résistance, plus de 1 600 morts et de nombreux blessés, et, pour les civils, victimes de fusillades, de bombardements, près de 600 morts, et des blessés en grand nombre ; cette habitante du 13ème arrondissement, Yvonne Chevallier, est l’une de ces victimes civiles, des Parisiennes, des Parisiens, pris pour cibles par les soldats allemands qui tentent de terroriser le peuple de Paris, en fusillant, en bombardant.

Yvonne est née dans le 13ème arrondissement le 7 mai 1921, et elle est la fille de Gabrielle Germond ; elle s’est mariée avec Jean Lucien Chevallier ; en 1944, elle est employée d’usine et elle habite dans le 13ème arrondissement, 20, rue Vandrezanne ; cette rue était, à cette époque, bordée, sur ses deux côtés d’une suite ininterrompue d’immeubles d’habitation, avec, pour certains immeubles, un commerce, au rez-de-chaussée, boucherie, boulangerie, café.

On sait que, dans cette période, le ravitaillement se faisait rare dans Paris ; le 19 août, il ne restait, dans les stocks des boulangeries, que 5 jours de consommation d’avance, pour le pain ; les Parisiens devaient faire de longues queues devant les magasins pour trouver de quoi se nourrir ; c’est ainsi qu’Yvonne Chevallier se trouve, avec d’autres personnes, sur le trottoir de la rue Vandrezanne, ce 20 août 1944, vers 16 h 00 ; une patrouille allemande ouvre le feu sans raison sur ce groupe de personnes ; Yvonne Chevallier tombe devant une boulangerie ; tout à côté d’elle, un autre Parisien, Emile Vandenberghe, est également mortellement touché.

Mortellement blessée, Yvonne Chevallier décède au 151, rue de Sèvres, à l’Hôpital Necker. Yvonne Chevallier a été honorée en 1947 par la mention « Mort pour la France ». Cette habitante du 13ème arrondissement de Paris, fusillée par des soldats de l’état nazi allemand, est d’une certaine manière, toute proche de la figure anonyme de « l’innocent », telle qu’on la découvre dans le poème « La dernière nuit » de Paul Eluard :
« Merci minuit douze fusils
Rendent la paix à l'innocent
Et c'est aux foules d'enterrer
Sa chair sanglante et son ciel noir
Et c'est aux foules de comprendre
La faiblesse des meurtriers. »

Joséphine Baker / 1906 - 1975

Portrait de Joséphine Baker en 1940
Crédit photo : Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / Studio Harcourt
Piscine Joséphine Baker - quai François Mauriac

Freda Josephine McDonald, dite Joséphine Baker, est une chanteuse, danseuse, actrice, meneuse de revue et résistante française d'origine américaine, née le 3 juin 1906 à Saint-Louis, dans le Missouri, et morte le 12 avril 1975 dans le 13e arrondissement de Paris.

Artiste de rue, danseuse à Broadway, Joséphine Baker et sa troupe embarquent pour Paris le 25 septembre 1925. Peu de temps après son arrivée elle passe en première partie dans la Revue nègre au Théâtre des Champs-Élysées et fait rapidement salle comble.La carrière de Joséphine Baker était intimement liée au mouvement de renouveau de la culture afro-américaine.En 1931, elle remporte un succès inoubliable avec la chanson « J'ai deux amours ».

En 1937, elle devient française à la suite de son mariage avec Jean Lion et, pendant la Seconde Guerre mondiale, elle joue un rôle important dans la résistance à l'occupant. Ses activités durant la guerre lui vaudront, après les hostilités, la médaille de la Résistance française avec rosette, et quelques années plus tard les insignes de chevalier de la Légion d'honneur et la Croix de guerre 1939-1945 avec palme.

Elle utilise ensuite sa grande popularité dans la lutte contre le racisme, et pour l'émancipation des Noirs, en particulier en soutenant le mouvement américain des droits civiques.

Source Wikipedia

Maryse Bastié / 1898-1952

Crédit photo : NC
Rue Maryse Bastié

Pionnière de l’aviation et Gloire du sport, Maryse Bastié a battu à son époque de nombreux records, de distance comme de durée. Aux côtés d’Adrienne Bolland et d’Hélène Boucher, elle a milité pour le droit de vote des femmes.

Marie-Louise Bombec nait le 27 février 1898 à Limoges. Orpheline de père à onze ans, Maryse travaille dans une usine de chaussures comme piqueuse sur cuir pour aider à subvenir aux besoins de la famille.
Maryse Bastié rejoint deux autres aviatrices pionnières, Hélène Boucher et Adrienne Bolland, dans leur combat pour le droit de vote. En 1935, elle crée son école d’aviation. En 1936, elle traverse l’Atlantique de Dakar à Natal en 15 heures 5 minutes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle se porte volontaire auprès de la Croix-Rouge ; cet activité lui permettra de recueillir des renseignements sur l’occupant. Bousculée par un soldat allemand, elle se fracture le coude et sa blessure ne guérira jamais complètement ; Maryse ne pilotera plus.
Après la guerre, Maryse se fait embaucher au Centre d’essais en vol, au service des relations publiques. Maryse Bastié meurt le 6 juillet 1952, lors du crash d’un avion dont elle est passagère.

Source : l’histoire par les femmes

Denise Garon / 1941-2005

Crédit photo : NC
Ludothèque Denise Garon, 8 Square Dunois

Docteure en psychopédagogie, et ancienne professeure au Cégep de Sainte-Foy (Québec), Denise Garon est l’auteure de nombreux articles et livres consacrés au jeu et au monde de l’enfance.

Denise Garon est notamment à l’origine du Système ESAR, qui propose une classification inédite des jeux et des jouets, s’intéressant aux liens entre jouet et jeu de l’enfant, ainsi que le développement de ses aptitudes cognitives et fonctionnelles.
Son approche nouvelle du jeu inspire aujourd’hui encore de nombreux professionnels du jeu et de l'enfance dans leurs pratiques quotidiennes et dans leurs réflexions autour de l'objet ludique.

Décédée en 2005, son travail continue à rayonner et à être valorisé par de nombreux ludothécaires et institutions du monde du jeu.

Jeanne Chauvin / 1862-1926

Crédit photo : mairie du 13
Rue Jeanne Chauvin (quartier Paris Rive Gauche)

Jeanne Chauvin est la première femme à plaider comme avocate en France en 1901.

Elle est la deuxième étudiante titulaire d'une licence de droit en 1890 et la première Française à soutenir son doctorat en droit en 1892, qu'elle consacre à l’Étude historique des professions accessibles aux femmes et où elle indique que, selon elle, c'est notamment sous l'influence de la Bible et du catholicisme qu'a été introduite et consolidée l'inégalité juridique entre les hommes et les femmes. Elle y revendique pour la femme l'égalité tant dans son éducation que dans l'accession à toutes les professions, aussi bien privées que publiques.

Dès 1893, elle demande aux parlementaires d'accorder à la femme mariée le droit d'être témoin dans les actes publics ou privés ; d'admettre la capacité des femmes mariées à disposer des produits de leur travail ou de leur industrie personnels.

Après un premier refus au motif que la loi n'autorise pas les femmes à exercer la profession d'avocat, exercice viril par excellence. Elle devra attendre trois ans, à la suite de pressions féministes, pour que Raymond Poincaré et René Viviani fassent voter la loi du 1er décembre 1900, permettant aux femmes d'accéder pleinement au barreau avec accès à la plaidoirie. C'est ainsi qu'elle peut prêter serment comme avocate au barreau de Paris le 19 décembre 1900, la deuxième après Olga Petit, qui a prêté serment le 5 décembre 1900, mais la première à plaider en 1901.

Winnaretta Singer, princesse de Polignac / 1865-1943

Crédit photo : mairie du 13
72 rue de la Colonie / Péniche Louise Catherine Quai d’Austerlitz

Winnaretta Singer est une femme philantrope et mécène dans les domaines artistique et social.

Américaine de naissance, Winnaretta Singer était millionnaire à l'âge de dix-huit ans, héritière d'une part conséquente de la fortune des machines à coudre Singer. Son mariage en 1893 avec le prince Edmond de Polignac, compositeur aristocrate, lui a ouvert les portes de l'élite de la société française. Après le décès de son mari en 1901, Winnaretta a mis sa fortune au service des arts, des sciences et des lettres.

Son domaine de prédilection était la musique. Elle a subventionné de nombreux artistes (N. Boulanger, C. Haskil, A. Rubinstein, V. Horowitz…) mais aussi de grandes formations artistiques (les Ballets russes, l'Opéra de Paris, l'Orchestre symphonique de Paris…). Passionnée par la musique moderne, elle a commandé de nouvelles œuvres à des compositeurs alors inconnus, pour qu'elles soient jouées dans son salon musical. La liste des œuvres créés pour elle est aussi longue qu'extraordinaire : Renard de Stravinsky, Socrate de Satie, El Retablo de Maese Pedro de Falla et le concerto pour deux pianos de Poulenc figurent parmi les titres les plus connus.

En 1910, elle achète un terrain au 72 rue de la Colonie à Paris pour y faire construire des habitations à loyer modéré à l'intention de familles ouvrières.

En 1928, elle est à l'initiative de l'achat de la péniche de béton Liège connue aujourd’hui sous le nom de Louise Catherine qu’elle fera réhabiliter par le Corbusier, afin de la mettre à disposition de l'Armée du Salut. Pour plus de 3 millions de francs, la princesse fut la marraine officielle de la Cité de Refuge. La péniche est visible quai d’Austerlitz (actuellement en cours de restauration)

Aimée Millot dite la Bergère d’Ivry / 1808-1827

Octave Féré (1815-1875) | Le blog de Gallica
Crédit photo : Octave Féré (1815-1875) | Le blog de Gallica
Place de la Bergère d’Ivry

Aimée Millot a été assassinée de 5 coups de couteaux pour avoir éconduit son prétendant Honoré Ulbach le 25 mai 1827 au champ de l’alouette. Le meurtre s’est déroulé sous les yeux d’un enfant qui l’accompagnait. Le coupable s’est livré à la police, a été jugé pour assassinat, condamné à mort et guillotiné le 10 septembre 1827, à 4 heures de l'après-midi.

Cette exécution à laquelle a assisté Victor Hugo lui aurait inspiré « Le Dernier Jour d'un condamné (1829) » et constitue le début de son combat contre la peine de mort.

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